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Directeur de course au large rôle et enjeux de ses missions

Le colloque des Directeurs de course au large vient de se dérouler à Port-La-Forêt (29). A cette occasion, la FFVoile a réuni près de 35 professionnels afin qu’ils partagent leurs expériences et bénéficient de l’expertise de nombreux intervenants. L’occasion de revenir sur le rôle du directeur de course et les enjeux de ses missions.

Le colloque des Directeurs de Course au Large est un événement qui a lieu tous les deux ans. Nous, explique Jean Luc Denéchau, Président de la FFVoile. Ce qui est nouveau pour cette édition et qui est vraiment important, c’est que les adjoints ont été conviés. Ce qui a évolué dans la direction de course, c’est que l’on passe d’un directeur de course un peu isolé à une cellule de direction de course qui peut atteindre 4 ou 5 personnes sur les grosses épreuves. Lorsque les adjoints participent à ces échanges, cela contribue à leur formation et à leur donner des perspectives car il faut qu’il y ait un renouvellement des directeurs de course.

 

Le directeur de course a cette mission complexe qui est de s’occuper autant du premier que du dernier concurrent engagé sur une course. Il porte la responsabilité de la sécurité des skippers engagés sur l’épreuve et il doit avoir une vision globale de l’évènement. Il est choisi par l’organisateur et habilité par la FFVoile en fonction des courses qu’il doit diriger. Une fois qu’il est habilité pour la compétition, il commence sa mission. Celle -ci commence tôt en raison du travail de préparation avec les préfectures, les DML (Délégation Mer et Littoral) pour déposer l’ensemble des dossiers, pour travailler sur les processus des zones de départ et d’arrivée avec les zones d’exclusion, les moyens mis en place par l’organisateur. Il y a également la supervision des contrôles de sécurité, la gestion des animations en mer et la gestion de l’arrivée des bateaux.

 

Ses principales fonctions sont d’assurer le bon déroulement du départ et, en fonction des conditions, d’évaluer l’intérêt de l’avancer ou de le reculer. Ensuite, il doit être en capacité de suivre l’ensemble de la course pour assurer la sécurité de chaque compétiteur. Sa mission ne prend fin qu’à l’arrivée du dernier concurrent. Lors des arrivées, il est le garant du système de sécurité mis en place et contractualisé lors du dépôt de la demande de la manifestation nautique.

 

Un bon directeur de course a d’abord une excellente connaissance technique de l’environnement maritime et sportif. Il doit avoir une connaissance fine des classes pour lesquelles il œuvre durant la course. C’est quelqu’un qui doit avoir un grand sens de la diplomatie. Il doit avoir une bonne qualité d’écoute. Il faut avoir une bonne résistance au stress et à la pression. Il faut aussi, dans le cadre de certaines courses, être un bon communicant. Depuis quelques années, on constate que l’on demande aux directeurs de course de remplir une grande variété de missions, dont celle d’une bonne communication. Il lui faut également une capacité d’écoute importante et il doit avoir une préoccupation permanente : la sécurité des coureurs. C’est son premier rôle. Il doit aussi être en capacité de manager une équipe dans des conditions difficiles : pression, fatigue et  stress.

 

En ce sens, le retour d’expérience de Francis Le Goff, directeur de course de la dernière Route du Rhum et Transat Jacques Vabre montre l’impérieuse nécessité de prévoir et d’anticiper des plans alternatifs – plan de contingence. Il est absolument nécessaire d’anticiper tout ce qui peut arriver et de prévoir des plans de secours.

 

Sur les grandes épreuves très médiatiques, c’est à la fois beaucoup de bateaux et beaucoup de pression avec les directs télé, la présence du public, des partenaires, de leurs invités... Il faut être en mesure de pouvoir expliquer et anticiper les décisions que l’on va prendre. En dehors du travail technique, cela demande au directeur de course d’anticiper au maximum les potentielles évolutions de programme et d’être en mesure d’expliquer avec diplomatie aux organisateurs, partenaires et skippers les décisions qui vont être prises, le tout dans un temps relativement court avec une part d’incertitude importante.